mardi 22 décembre 2015

Au Revoir, la Terre....

 Au Revoir, la Terre.







Les premières images fusent, dans l'esprit du rêveur. On y voit une Nature intacte. De vastes forêts où s'épanouissent une multitude de formes de vies. Des cours d'eaux libres de leurs mouvements. De hautes montagnes impénétrables qui dominent tout. Des océans, poissonneux à souhait. Ce beau tableau cache quand même de lourdes émotions. De la tristesse, notamment. Notre rêveur pleure, sur son oreiller. Il a la sensation de devoir dire « Au Revoir » à quelqu'un, sans espoir de retour. Ensuite, il voit le Sphinx et ses trois pyramides qui se dressent encore fièrement, aux portes d'un continent de mystères.... Tikal, Teotihuacán, Palenque, Tenochtitlan, Tiwanaku, Nazca, les Moais, Angkor Vat et bien d'autres, tous sont encore là. Ils semblent même avoir été rénovés... Symboles d'un passé glorieux. La Tour Eiffel, le Taj-Mahal, le château de Versailles, le Mont Rushmore, la Cité Interdite... Tous trônent au milieu de nul part.
Vient l'heure de regarder les cieux, depuis une multitude de lieux. A chaque fois, une grande ombre le survole et à chaque fois, il doit regarder un vaisseau spatial de grande taille qui s'éloigne. Le rêveur est emmené, entre Terre et Lune. Là-haut, une multitude d'engins attendent. Après un long zoom, il se retrouve dans la salle de contrôle du plus grand appareil. Une dizaine d'hommes et de femmes scrutent des dizaines de technologies. Ils sont grands, plus élancés que nous. Leurs mains ont toujours cinq doigts. La coloration de leurs peaux est variable d'un individu à l'autre. Les yeux, comme les cheveux, arborent une dizaine de teintes différentes.
L'hologramme d'une femme en uniforme violet, apparaît.
_ L'Europe est totalement évacuée.... Les Balises Caucasia, Alpestre, Scandinavia, Balkans, Cantabria et Brittania sont activées....
_ Parfait.... Vous pouvez rejoindre votre appareil.

Un clignement d'images plus tard, notre rêveur voit une dizaine d'appareils quitter leurs orbites, avant de s'évanouir dans l'obscurité cosmique. De retour dans la salle de contrôle, une alarme retentit. De nouvelles fenêtres d'images animées s'ouvrent. On y voit de curieuses créatures, assises sur une barque. Celles-ci semblent descendre du Chimpanzé mais certaines images les montrent, se déplaçant aussi droit que des humains. Leurs corps se sont affinés. Ils ont perdus la majorité de leurs poils. Ils portent des vêtements. Leurs visages se sont humanisés et leurs fronts sont à présent, presque droits.
Le chef de la mission humaine prend la parole.
_ A tout ceux qui marchent ou qui survolent le continent africain... Attention, les Avv'Laris étendent leurs territoires. Je demande à tous, la plus grande prudence. Ils ne doivent pas nous voir. Ils ne doivent pas se douter de notre présence.
_ OK... Balise activée... On rentre.
Rapidement, tout le continent est définitivement évacué. On devine que des larmes s'écoulent, sur certains visages. Les radars montrent que plusieurs vaisseaux spatiaux viennent de partir, eux aussi.

_ Il ne reste plus que vous !
_ Très bien... On fait aussi vite que possible.... Si vous voulez partir, faîtes-le !
Une vingtaine d'individus se trouvent dans de vastes installations mi-souterraines, mi-aériennes. Celles-ci se trouvent à près de six mille mètres d'altitudes. Plusieurs mètres de neiges la camouflent.
_ Il est peu probable qu'ils la trouvent !
_ En tout cas, ça fait partie du test.
Une dernière fois, ils passent en revue, l'ensemble des murs de la station. Une multitude de signes, de symboles forment un message d'une petite centaine de pages. Ailleurs, au plus profond de l'installation, plusieurs appareils hautement technologiques permettront de rentrer en contact avec les descendants des Terriens. D'ailleurs, l'un des personnages se lance dans l'ultime test... Celui de contacter une ou plusieurs planètes. Devant lui, trône une carte virtuelle où figure toutes les coordonnées de toutes les civilisations-filles de la Terre...
_ Ici, station de veille de l'Himalaya.... J'appelle les communicateurs universels d'Erin !
L'attente ne dure pas bien longtemps.
_ Ici, Erin.... On vous écoute, la Terre !
_ L'évacuation de la planète Terre est terminée... Veuillez informer la Confédération Humaine que toutes les balises fonctionnent et qu'ils peuvent commencer à diffuser l'ordre de mise en quarantaine.
_ Très bien.... Bon voyage...
_ Merci...
Un à un, les appareils sont mis en veille. Ensuite, les humains se rendent dans un vaste hangar où attendent deux engins volants. Ils embarquent à bord puis ils décollent.
Les navettes spatiales volent à faible altitude et à vitesse modérée. Une multitude de paysages impressionnants défilent... Tous intacts, il faut beaucoup d'imagination pour se dire que, pendant des centaines de milliers d'années, une civilisation technologiquement avancée s'y est épanouie. Parfois, de grands animaux broutent tranquillement l'herbe d'une prairie.
_ Et si on se posait une dernière fois ?.. Après tout, aucun de nous ne la reverra jamais.
_ Je suis d'accord...
Les appareils se posent. Tout les équipages en descendent. Pieds nus, ils hument l'air. Ils foulent les hautes herbes sauvages d'où s'envolent une multitude de papillons. Une troupe de chevaux sauvages s'approche. Pas farouches, ils se laissent caresser. Un immense cerf au pelage doré s'avance vers eux.
_ Bonjour, les humains... C'est l'heure du grand départ, dit-on ?
Immédiatement, nos descendant se tourne vers le cervidé. Ils lui répondent, télépathiquement.
_ Malheureusement, nous n'avons pas le choix... Une nouvelle espèce de primates fait usage de technologies...
_ Nous devons donc faire place nette.... De nombreux individus de ton peuple ont choisit de nous accompagner.
_ Je sais.... Les séparations ne furent pas simples à gérer...
Il finit par recevoir aussi, quelques caresses.
_ Au fait, tu n'es pas un petit peu trop à l'Est ?
_ Figurez-vous que l'on recherche de nouvelles pâtures.... Celles-ci semblent parfaites.
_ Des problèmes ?
_ Oui et Non.... Le Conseil des Ongulés a décidé de prendre les devants....
_ OK.... N'hésitez pas à nous contacter.... En cas de soucis majeurs....
_ On y manquera pas....
Ils eurent beau traîner, il fallait bien se décider à partir... Donc après quelques ultimes caresses sur la croupe de tel ou tel animal, les derniers humains réembarquent, à bord de leurs engins volants.

Après un ultime clignement d'images, on retrouve le groupe, assis dans une vaste salle de contrôle. Une vue imprenable sur la Terre provoque quelques larmes intempestives. Dans le même temps, on se prépare pour un nouveau voyage spatial.
_ Avant d'y aller, je vous propose de jeter un dernier coup d’œil à notre mère bien aimée, la Terre.... Elle qui nous a enfantée puis qui nous a supportés pendant plus de sept cent mille longues années. Aujourd'hui, elle vient de clore une page de son histoire mais une nouvelle est déjà en cours de rédaction.... Souhaitons-lui qu'ils soient plus doux et moins tourmentés que nous...
Quelques instants plus tard, le volumineux vaisseau interstellaire pivote sur lui-même puis actionne ses moteurs, disant définitivement « Au Revoir, la Terre ».




22 décembre 2015

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mardi 15 décembre 2015

LABLARIN'

 Lablarin'







On entends les vagues, venir lécher le sable, la roche ou des pontons de bois. On écoute une multitude d'oiseaux marins qui se houspillent. Le voile s'ouvre sur un nouveau monde alors que l'astre-roi local se lève, tout juste. On se retrouve, à proximité d'un immense bateau. Celui-ci est amarré au ponton principal. Sept mâts nous toisent de toutes leurs hauteurs. Construit avec le bois le plus noble, il brille comme si il venait de sortir du chantier naval. Déjà, plusieurs couples s'activent, à bord. De l'autre côté, une rue monte en pente douce, vers ce qui ressemble à de hautes montagnes. De belles maisons en pierres et bois se dressent fièrement, de part et d'autres d'une rue dallée. Parfois, de gros rochers ont forcés les bâtisseurs à le contourner. Ailleurs, on profite d'un défaut de la chaussée, en l'ornementant d'une belle fleur colorée. Souvent, devant les maisons, on a un parterre de plantes vivrières. Enfin lorsqu'il y a un croisement, on trouve un arbre fruitier, au bon milieu.
Les villageois se réveillent. Le premier détail qui surprend concerne le crâne chauve de tous les hommes et de tous les garçons. Le second que l'on remarque vient de leurs habitudes à marcher pieds nus. Enfin, le troisième détail est le plus surprenant mais il ne se voit pas forcément au premier abord. La couleur de leurs peaux change, en fonction de leurs humeurs, de leurs états de fatigues, de leurs émotions. Les enfants portent des vêtements (robes, pantalons, shorts, chemises, pulls ou T-shirt) d'un blanc limpide. Pour les adolescents, ils sont couleurs crèmes. Les jeunes adultes portent du jaune. Si leurs cœurs sont pris, ils passent au orange. Une fois mariés, ils revêtent du vert. Lorsqu'ils ont des enfants, ils sont en bleus. Enfin, les grands-parents et plus sont tout de rouges vêtus.
Ceci comprit, notre rêveur est surpris de croiser un homme portant des vêtements violets. Dés que quelqu'un le croise, il y a embrassades.
_ Comment va le Prêtre de Lablarin' ?
_ Très bien.... Normalement, on reçoit de la visite !
_ De qui ?
_ Tallyrra !
Tous lèvent la tête, dans l'espoir de voir quelque chose.
_ Quand ça ?
_ Ils ne devraient pas tarder...
_ Avec des Cornesdâges, comme d'habitude ?
_ Bien évidemment.
Un hennissement puissant provoque la levée des têtes, vers les cieux. Une douzaine de chevaux ailés de grandes tailles, percent les nuages. Ils ont le pelage bleu et vert. Leurs ailes hésitent entre le bleu et le violet. Une poignée d'entre eux se pose, au bout d'une rue adjacente. Là-bas, il y a de petits jardins potagers ainsi qu'un noyer et un cerisier. Au-delà, il y a une falaise, haute d'une dizaine de mètres. Plusieurs humains descendent des Cornesdâges. Ils sont nus. En même temps, c'est normal, ce sont des tallyrrans. Après quelques caresses sur le museau de leurs amis quadrupèdes, ils marchent en direction des villageois. Plusieurs visiteurs portent un panier remplit de fruits et de légumes.
_ Bonjour, enfants de la brume ! Qu'est-ce qui nous vaut cet honneur ?
_ Salutations, esprits des mers et des montagnes ! Comme si, le Grand Prêtre de Lablarin' ignorait la raison de notre présence, ici !
L'homme aux vêtements violet sourit. Les embrassades fusent entre les deux peuples. Les chevelures sèches des nudistes révèlent leurs natures ondulées et la richesse de leurs colorations. On offre les paniers de provisions puis on reçoit les remerciements d'usages. La petite troupe prend la direction de l'édifice le plus élevée de la ville. Pour ce faire, il faut escalader un bon millier de marches blanches. De temps en temps, un chemin serpente au milieu de la roche pour rejoindre une petite terrasse où pousse une multitude de fruits et de légumes. Ailleurs, ce sont quelques petites maisons qui profitent d'une vue imprenable. Des barrières de protections servent de tuteurs pour certaines plantes vivaces, à l'instar des framboisiers. Par endroits, les marches d'escaliers contournent un arbre centenaire qui apporte moult fruits.
Le petit groupe arrive enfin, tout en haut. Un vaste édifice circulaire trône de toute sa splendeur. Des colonnes de styles grecques soutiennent un toit monumental fait de pierres et de vitraux.
_ Veuillez me suivre, chers Tallyrrans.
On entre alors, à la suite des visiteurs, dans le temple local. Ils marchent sur du marbre. Les mûrs sont constellés d'écritures et de dessins. Au milieu de tout ça, il y a un bassin remplit d'eau. Du fait de la présence du prêtre, des jets d'eaux s'activent.
_ En place, Léallyana !
_ Je savais bien que vous saviez.
A ce moment là, le rêveur prend conscience de la présence d'un petit objet circulaire qui se balance au bout d'un collier. Lui-même, étant autour du cou de la jeune femme. Délicatement, elle s'immerge dans le bassin. Elle s’assoit, dans la position du tailleur puis elle ferme les yeux. Le prêtre, ainsi que les autres présents, en font autant mais sur le sol en marbre. Un silence incroyable se fait. Les jets d'eau fusionnent leurs flux pour en faire une sorte d'écran virtuel. De ci, de là, une multitude de petits cristaux réagissent en s'illuminant. Une ambiance tamisée se fait alors que les premières images fusent. Le maître des lieux a les yeux clos. Pourtant, il semble voir ce que l'attrapeur de rêve de Léallyana a capté. Ses paupières font des micro-mouvements, comme si il rêvait. Les autres convives ne perdent pas une miette du mini-film qui leurs ait projeté. Ils y voient des gens vêtus avec d'étranges habits.... Des pantalons bleus.... Des chaussures à talons hauts..... Des voitures bruyantes... Des animaux en cages.... Des animaux, victimes de la chasse.... Des chaînes de production avec une multitude de bouteilles.... Un monument en fer.... Des scènes de guerres.... Des pleurs.... De la colère..... Mais aussi des rires.... Des enfants qui jouent.... Du sport.... Des animaux terrifiants qui vivent heureux, dans la savane.... Des portes-conteneurs géants.... Des trains à grandes vitesses.... Des rues bondées.... De la course automobile.... Des avions... Des fusées... Une navette spatiale.... Un gisement de pétrole.... Une marée noire.... Un stade qui se lève pour célébrer une victoire... Bref, tout un tas de choses qui semblent étrangères à ce monde.
Le flux d'images prend fin. L'écran aqueux se volatilise. La jeune femme quitte le bassin alors que tous les cristaux reviennent à leur état normal. Le maître des lieux en fait autant.
_ Il me semble que c'est la première fois qu'un Tallyrrans nous offre un tel songe.
_ Verdict ???? Quelle signification a t'il ???
_ Bonne question, jeune amie.... Comme toi, une petite centaine de personnes ont fait le même genre de rêves que toi.... Par contre, nous ignorons quel est ce lieu si étrange.... Le tout premier livre ou cristal de nos nations racontent que nous sommes venus d'une autre planète.... Mais, pour beaucoup, il s'agit d'un mythe.
_ On a aucune preuve de ça ?
_ Mis à part, ces rêves et quelques lignes sur quelques livres antiques ??? Non... Par contre, les Obsidiens et les Azuréens se sont rendus compte que deux ADN-SOURCES cohabitaient, sur notre planète.
_ Comment ça ?
_ Les nations de Lyaluamma viennent de deux univers différents.... Qui nous a à amené là et pourquoi ? C'est un mystère.... Toujours est-il que les plus anciennes traces de civilisations ne remontent qu'à plus de huit mille ans.
_ On en est absolument sûr ?
_ Oui, puisque nos archives remontent à plus de huit millénaires.
_ Et donc qui partage la même ADN ?????
_ D'un côté, nous avons les Hostéens, les Edéniciens et les Obsidiens... De l'autre, on retrouve, outre les Azuréens, nous autres, les dix-sept cités de la Confédération Iramienne, l'ensemble des civilisations des continents Ceyltosia et Aseana... Sans oublier Valamour et Tallyrra, bien sûr....
_ En même temps, sans faire de mauvais esprits, on aurait pu s'en rendre compte tout seul. On a cinq orteils à chaque pieds, ils en ont sept. On a cinq doigts à chaque main, il en ont sept. Le plus petit d'entre eux dépasse les quatre mètres, nous, on aimerait bien être à peine moins petits.... Il y a eu des mariages entre les deux lignées, comme vous dîtes, et personne n'a réussit à avoir d'enfants... C'est curieux, non ???
_ Ceci dit, je vais partager ce rêve avec mes alter égaux... Pour savoir ce qu'ils en pensent.
_ Merci de votre accueil.... Nous rentrerons lorsque les Cornesdâges se seront reposées. L'humidité de notre île nous manque, rapidement.
_ Nous le concevons.... Avant cela, vous êtes conviés au déjeuner de l'amitié que l'on célébrera... Pour l'occasion.
Le défilé d'images se désintéresse des humains. Il nous fait traverser plusieurs rues pour stopper à quelques mètres de l'une de ses Cornesdâges. Celle-ci se repose, à l'ombre d'un cerisier, avec une vue imprenable sur le vaste océan.






15 décembre 2015
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Photos du 15 décembre


Coucou à tous.... Voici quelques photos avant la prochaine histoire. 





 Sitelle torchepot.
 Pic vert
Pinson des arbres

jeudi 10 décembre 2015

Les Sentinelles


Les Sentinelles.







Notre voyage commence, en bord d'océan, sur un terrain caillouteux, en pente douce. Le Soleil est radieux. La température est si douce qu'il vous semble que votre pull est de trop. Aux alentours, il y a peu de vies. Pourtant, il y a cette ville qui paraît immense, à quelques centaines de mètres. La végétation est peu présente mais le détail le plus troublant pour vous qui dormez, provient de la présence d'oiseaux marins aptères, seulement vus dans les zoos ou à la télévision.... Non, il ne s'agit pas d'Autruches, d’Émeus ou de Casoars, ni de kiwis mais bien de Manchots.... Des royaux, pour être précis. Et, oui, nous sommes sur le mystérieux continent austral.... L'Antarctique... N'y cherchez pas de glace, il n'y en a plus.... Après tout, c'est l'été.
Immédiatement, notre attention est attiré par plusieurs engins volants de grandes tailles et aussi silencieux qu'une plume se fracassant au sol. A bonne allure, ils se dirige vers la mégalopole que l'on devine, à proximité. Les images qui viennent à nous, font comme si l'on se déplaçait réellement, là-bas. La moindre imperfection du terrain, le moindre cailloux, la moindre mousse ainsi que les ultimes traces de neiges, cachées à l'ombre, tout y est visible. Par contre, pas la moindre route, ni piste de passage.
Une bulle englobe l'ensemble de la cité... Ainsi que des dizaines d'hectares alentours. De hautes murailles s'élèvent tout autour. On ne sait pas de quoi, ils se protègent mais ils semblent avoir mis le paquet. L'étrange bouclier translucide se volatilise. D'un seul coup, l'ambiance monte de plusieurs crans. On entends des rires d'enfants, le chant des oiseaux... Plusieurs engins volants décollent, sans bruit. Au même moment, notre rêveur prend conscience qu'il est à l'intérieur de la zone protégée par la muraille. Finis la caillasse, ses pieds nus foulent de l'herbe bien douce. De ci, de là, quelques parterres de fleurs sont assaillit par une multitude d'insectes, en tout genre. Ailleurs, ce sont les nombreux arbres qui attirent l’œil. Chênes, hêtres, peupliers, charmes, ormes, tilleul, sapins, pins, mélèzes côtoient des pommiers, cerisiers, pruniers, pêchers, poiriers, noyers, noisetiers..... Un vaste panneau interactif informe le visiteur qu'il se situe dans la zone européenne de SURIKATYA-ANTARCTICA, et qu'il y trouvera plusieurs centaines d'essences florales ainsi que plus d'un millier d'espèces animales. D'ailleurs, le rêveur ne peine pas à voir plusieurs écureuils roux, des cohortes de mésanges, pinsons, bruants, rouges-gorges et autres chardonnerets. Plus loin, des enfants jouent dans le sable, sous la supervision de leurs parents.
Un clignement d'images plus tard, le rêveur se trouve au bon milieu d'une immense salle de contrôle. La carte de la planète Terre y apparaît, sur l'un des mûrs, avec une multitude d’icônes de couleurs. Des dizaines de personnes travaillent, ici. Une multitude de nationalité semble cohabiter. Ainsi, il reconnaît les drapeaux de la Russie, de la France, du Sénégal, de l'Argentine, du Japon, de la Chine, de Madagascar, de l'Inde, du Canada, du Brésil, des États-Unis, du Nigéria et de l'Australie... Ceux-ci sont plaqués sur l'une des manches des uniformes des personnes qui l'entourent. Ces fameux uniformes sont soit blancs, soit violets ou soit bleu foncés. Tous arborent un suricate, en position de sentinelle, au niveau de la poitrine. Certains portent des pantalons. D'autres, des pantacourts. Certaines femmes sont en jupes. Par contre, tous ont une chemise à manches longues ou courtes. Certains vont pieds nus. D'autres ont les chaussures réglementaires. Il y en a quelques uns qui portent les stigmates d'un moment difficile.... Bras en écharpe, énorme coupure sur le visage, nez plâtré....
_ Tremblement de Terre de six, sur l'échelle de Richter.... A proximité du Mont Erebus.
_ Il n'y a personne, là-bas ?
_ A priori, non.
_ Par contre, ça risque de ne pas être la même pour le Portugal, l'Espagne, la France... Puis l'Italie et les Balkans...
Tous regardent alors, sur les écrans virtuels, une tempête carabinée avancer dans le Sud de l'Europe. Les quantités de pluies sont tout bonnement démentielles. Les prévisions des niveaux des cours d'eaux, des crues, des débits... Tout s'affiche.
_ Et une alerte de plus à gérer ! Une.
_ Trêve de bavardages.... Que les zones concernées soient placées en état d'alerte maximum... Que toutes les manifestations sportives et toutes les activités à risques soient suspendues jusqu'à nouvel ordre. Je veux qu'un maximum de colibris soient positionnés, autour de la zone à risque.
_ Il va aussi falloir songer à envoyer notre hôpital volant, dans le secteur.... Pour parer à toutes les éventualités.
_ De toutes les manières, il faut que l'on rappelle, celui qui stationne en Chine, pour la maintenance préventive.

Un clignement d’œil plus tard, le rêveur est toujours dans cette immense pièce où l'agitation demeure toujours. De nombreux coups de téléphones sont en cours.
_ Coucou, Geoffroy.... Ici, les Sentinelles de la Terre !
_ Coucou, les Sentinelles... Qu'est-ce que Montpellier peut faire pour vous ?
_ Ce coup-ci, mon ami, ce sont les Sentinelles qui peuvent faire quelques choses pour vous.... Nos modèles annoncent plus de mille millimètres de pluviométrie, à partir de demain, et ce, sur trois jours...
_ Super... On a eu tout juste, deux semaines pour se remettre de la précédente catastrophe.
_ Croyez-nous... Nous sommes désolé mais le climat est anarchique et ça ne date pas d'hier.... Comme d'habitude, il faut suspendre toutes les activités se déroulant au niveau 0... Si vous le pouvez, videz vos réservoirs....
_ …. Via le réseau d'aqueducs ???.. C'était prévu.... Berlin, Varsovie et Kiev en demandent, entre autres....
_ Je pense qu'il va y avoir de quoi les satisfaire... On va faire la même manipulation de Barcelone à Belgrade, en passant par Marseille et Nice.
_ OK... Je mets tous mes services en alerte maximale.....
_ A plus. On vous recontacte, dans la soirée.

Un clignement d'images plus tard, le rêveur est assis sur une chaise, sur le toit d'un haut immeuble, qui sert de terrasse de café. Comme lui, une douzaine de personnes boivent un verre, autour d'une immense table. Il y en a qui sont en uniformes. Les autres, non.
_ Verdict, Madame le Maire ?
_ Nous sommes acceptés dans la Ligue des Villes-Mondes. Nous devenons le trois-cent soixante-neuvième membres... Nous sommes onze millions cinq cent soixante mille âmes.
_ Et ça change quoi, au juste ????
_ Nous devenons, pour ainsi dire, une cité-état.... Nous pouvons fixer nos lois.... L'Interdiction formelle des armes, par exemple. L'absence de religions... Intervenir en cas de catastrophes naturelles...
_ Ce sont les fondements et les raisons d'être de notre cité.... Au fait, l'équipe de crises bactériologiques, chimiques et nucléaires sera pleinement opérationnelle, d'ici une quinzaine... Elle sera constituée de sept mille personnes.
_ Je vois que ton équipe est revenue, Docteur Nagoya.... Quoi de neuf à Casablanca ????
_ Les travaux de modernisation avancent bien... En Périphérie, je ne suis pas inquiet, les quartiers ressemblent à Paris, Moscou, Pékin ou Le Cap... C'est au centre, le problème.... Tout est patrimoine de l'humanité et malheureusement, le compte à rebours, avant la prochaine catastrophe, est enclenchée... Hors, nous ne savons pas quand elle arrivera à zéro... Où en tout cas, pas avant les quinze jours précédent l'événement.
_ A priori, la zone est sismiquement calme. On ne peut pas en dire autant, niveau météo.
_ A ce propos, la ville est, à présent, protégée contre les raz-de-marée, grâce à des boucliers de niveau cinq.
_ On y notera.... Au fait, félicitations...
L'asiatique fronce les sourcils, au moment même, où il boit une gorgée de son breuvage.
_ … Tes jumeaux ont réussis leurs épreuves d'entrées.
_ Je sais... On est fier, à la maison.... Et inquiet, aussi... Ce n'est pas un métier, sans risque.... D'ailleurs, ils sont où, en ce moment ?
_ Avec les Docteurs en Paléontologies de notre Université, ils ont trouvés de nouveaux fossiles de dinosaures, semble t'il.... Il fait vingt-cinq degrés, c'est le temps idéal pour ça !
_ C'est pour ça que la bulle de protection est abaissée ???
_ Entre autre.... Il faut bien faire la maintenance, aussi!
_ C'est vrai... La ligue des Villes-Mondes envisage de nous demander la construction d'une autre cité, à une cinquantaine de kilomètres d'ici, le long de la côte.
_ Le temps que cela soit accepté par la Confédération Humaine, il va se passer une décennie avant que l'on puisse effectivement lancer les premières constructions.
_ Ceci dit, c'est une bonne idée..

_ Comment vont nos amis à plumes, à poils et à écailles ???
_ Plutôt bien, figures-toi.... On va essayer de réintroduire certaines espèces de papillons, tritons, salamandres et grenouilles dans leurs milieux naturels pour renforcer les populations présentes là-bas....
_ Ils ont finit la dépollution alors ?
_ A priori, oui.... On va peut-être devoir s'y reprendre à plusieurs fois pour obtenir un résultat...
_ Rassurez-moi... Vous n'avez pas l'intention de faire venir des Éléphants, des Hippopotames, des Crocos ou des Lions ???
_ Non... Mais dés l'origine, il était question que l'on puisse réensemencer certaines parties du monde qui avaient morfler à l'époque de la folie capitaliste.
_ Niveau floral ?
_ C'est pareil.... On va pouvoir réintroduire en Europe, en Afrique, en Chine....
_ … Si c'est possible, bien sûr... Je rappelle que les climats sont anarchiques et que l'activité géologique est anormalement élevée.
_ Il en va de soit, bien sûr....
Un appareil aux dimensions jamais vues jusque là, s'élève à proximité. Le grésillement d'un communicateur dernier cri se fait entendre.
_ Le Super Squale dénommé Mégalodon vient de décoller. Il est en partance pour Prague.
_ Merci, on a vu.
Les images se déforment, dans tous les sens. Le voile se referme.







10 décembre 2015
Touts droits réservés. 

lundi 7 décembre 2015

Photos de décembre.


Il paraît que c'est l'hiver mais à part quelques gelées matinales, l'absence des hirondelles et la nudité des arbres, rien ne le montre vraiment. Voici quelques photos prises à la maison et sur de petits étangs, non loin de l'Allier (la rivière).... Les niveaux sont bas, pour la saison....

N'hésitez pas à laisser des petits messages... Sur mes petits écrits, par exemple. Ils ne sont pas bien long, trois-quatre pages.... 


 Martin, le roi des pêcheurs....
 Une bécassine des marais
 Une buse fidèle au poste.
Une mésange à longue queue.....

vendredi 4 décembre 2015

TALLYRRA


TALLYRRA








Le rêveur n'a pas encore commencé à recevoir les premières images qu'une multitude de senteurs viennent exalter son odorat. Il lui semble en reconnaître quelques unes. Pour les autres, ils n'arrivent pas à lui associer le nom d'une plante. Ce sont, maintenant, ses oreilles qui le renseignent sur son lieu d'arrivée. Il reconnaît le vent qui souffle dans une multitude de feuilles. Elles semblent si nombreuses qu'il se croirait en forêt. Lorsqu'il reconnaît le son de la pluie, sa peau réagit. Elle imite la sensation qu'une douche lui procure car la température de cette eau est aussi chaude.
Enfin, le voile se lève sur un nouveau flux d'images. De hauts arbres s'élèvent, partout autour de lui. Des trombes d'eaux s’abattent sur ses contrées. De vastes passerelles permettent le déplacement d'arbres en arbres. Il y en a sur plusieurs étages. Elles sont suffisamment larges pour pouvoir marcher à quatre de front. En y regardant de plus près, on a l'impression de déambuler sur des branches monumentales et plates. Les rambardes sont un mix de branches plus petites et de grosses feuilles d'un vert profond. De petites créatures vont et viennent à leurs guises. En les regardant mieux, on reconnaît des poneys, mais ceux-ci ne sont pas plus grand qu'un merle. Ils arrivent même à se faire courser par de petits oiseaux aux ailes quasi-inexistantes et à la coloration digne des plus beaux perroquets.
Un groupe d'êtres humains s'approchent. Ils sont totalement nus. Leurs peaux sont d'un blanc jamais vu, auparavant. Ils arborent de longues chevelures mais le reste de leurs corps est imberbe. Bien évidemment, ils sont trempés. Ceci dit, ils ne donnent pas l'impression d'être, sous la pluie. Une jeune femme s'approche de notre rêveur. Elle l'embrasse. Du coup, il prend conscience de sa présence dans cet ailleurs inconnu. Son corps est mouillé mais il en a cure car il est dans un hamac, dehors... Par une chaude nuit d'été et il n'est pas impossible que la pluie tombe réellement sur lui.
_ Viens, on doit aller s'entraîner....
Le groupe de jeunes gens parcourt, à grande vitesse, la passerelle. De temps à autres, ils descendent d'un étage puis bifurquent, tantôt vers le Nord, tantôt vers l'Est. Les autochtones qu'ils croisent, on l'air d'être jeune. En tout cas, les peaux ne sont pas ridés... Et, ce même si certaines chevelures ont finit par virer au blanc ou au gris. De temps en temps, ils passent devant une petite maison, constituée d'une seule pièce. Un hamac permet de s'y reposer.
Un clignement d'images plus tard, le groupe marche sur la terre ferme... Dans la boue, plutôt. Ils passent devant un grand bâtiment circulaire où trône une carte de la planète. Un gros point rouge est placé au Nord-Est d'une île isolée dont les mensurations doivent être de mille kilomètres. Centrée sur l'équateur, elle est entouré par un vaste cercle gris, à l'intérieur duquel figure des nuages.
_ T'inquiètes pas, Éternité, la dépression statique n'a pas bougée d'un iota.... Et, tiens regardes, cela fait plus de quatre cent ans que la pluie ne s'est pas arrêtée, ici-bas....
En contournant l'édifice, ils passent devant plusieurs jardinières de fleurs très colorées et très odorantes. Plusieurs espèces de papillons et de bourdons se relayent pour collecter le pollen. Ils parcourent une centaine de mètres avant de se trouver devant un édifice de forme ovale. Un petit pont de bois permet d'enjamber une petite rivière. Des cataractes servent de mûrs. De temps en temps, un pilier blanc vient rappeler la nature artificielle des lieux. Les autochtones traversent le flux d'eau. Ils descendent les trois marches qui suivent et qui font le tour de la structure. Il n'y a pas de toit. Juste une arche qui permet l'acheminement et le largage de l'élément liquide. L'intérieur est spacieux.... Suffisamment pour accueillir une petite centaine de personnes.
_ Bonjour, jeunes gens.
Plusieurs femmes les accueillent. Elles arborent toutes une marque de naissance, sur l'un des fessiers, le bas-ventre ou sur l’omoplate. Ici, en l’occurrence, il s'agit d'une licorne ailée. Leurs chevelures contiennent une multitude de petites tresses. Les embrassades fusent.
_ Bonjour, les prêtresses d'Ayana.
_ Bienvenue à vous tous.... Aujourd'hui, nous allons vous faire passer votre examen télékinétique de niveau trois.
Un cube d'un mètre de côté, jusque là ignoré, est soudain, digne d'intérêt. De couleur blanche, il intrigue le groupe de jeunes.
_ Comme tous les humains de TALLYRRA, notre île bien aimée , vous devez être capable de pouvoir soulever des charges lourdes.... Juste par la force de votre esprit....
_ Pour passer à l'étape suivante, il vous faudra amener cet objet de vingt-cinq kilos jusque vers l'homme que l'on voit tout là-haut, dans les arbres.
Avec la main, elle leurs montre un homme qui fait de grands signes.
_ Un dernier détail... C'est mon mari alors ne me l'abîmez pas.
_ Sans indiscrétion.... Il est à combien de distance ??
_ Comme d'habitude.... A cent mètres du sol et vingt-cinq vers le Nord.
Ces indications permettent de mesurer la grande hauteur des arbres locaux. L'homme semble loin de la cime de celui qui le soutient. Quant à leurs diamètres, plusieurs hommes seraient nécessaires pour l'enserrer.

Un clignement d’œil plus tard, la « compagne » de notre rêveur est dans la position du tailleur. Elle se concentre, en fermant les yeux. Lorsqu'elle les ouvre, le cube commence à s'ébrouer. Ses amis reculent de plusieurs pas. Le silence est de mise. L'objet décolle. Il tremble beaucoup mais sa trajectoire semble limpide. A présent, il est plus haut que la jeune femme. Sans bouger d'un iota, la tallyrranne suit avec attention, l'avancée de l'objet. Dans l'assistance, la tension est à son comble. L'exercice commence à traîner en longueur, la respiration de la télékinétique se fait haletante. Le cube n'est plus très loin de sa destination. Tout là-haut, l'homme recule un petit peu.
_ Bravo, Élise.
L'objet ayant atteint l'objectif, c'est forcément un soulagement. Épuisée, la jeune femme reçoit une petite douzaine de bisous puis de câlins de félicitations.
_ Félicitations... Tu vas pouvoir t'entraîner au niveau quatre.
A présent, c'est au tour du rêveur de devoir passer son examen. Il imite sa compagne. Il ferme ses yeux pour acquérir un peu de concentration puis lorsqu'il les ouvre, il fixe l'objet qui se trouve, à nouveau, au centre de l'édifice. Par contre, rien ne se passe comme espéré. Le cube n'arrive pas à décoller mais manque de percuter l'une des prêtresses. Alors qu'il pense avoir réussit à faire le plus dur, l'objet bascule, tête en bas. Ses amis peinent à retenir leurs émotions. La course folle de l'objet en lévitation, le fait traverser, à plusieurs reprises, les mûrs d'eaux. Dans une dernière embardée, il finit par percuter le rêveur qui, du coup, relâche son attention. Et, c'est dans un grand fracas que se termine l'expérience.
_ C'est pas grave... J'ai dû m'y reprendre à trois fois pour réussir.... Et je suis prêtresse....
_ … De toutes manières, tu pourras retenter le coup, d'ici un mois... Mais la prochaine fois, évites de guérir une Cornesdâges, la veille.
_ Quel est le rapport ?
_ Tout, justement.... Vous puisez dans votre énergie vitale et il faut plusieurs jours pour récupérer.
_ Surtout quant on connaît l'étendue de la blessure.... Et l'espèce, en question.....
_ D'ailleurs, j'aimerais bien aller la voir....
_ Vas et emmènes, Élise.... ça lui évitera de se ronger tous les ongles....
_ OK...

Un clignement d'images plus tard, nous retrouvons le couple sur une vaste plage de sable fin. La forêt n'est jamais bien loin. De fortes vagues viennent rappeler que Tallyrra est, sous l'influence permanente d’Éternité, une vaste dépression continentale. Quelques autochtones se baignent, tranquillement tandis que les amoureux reportent leurs attentions sur l'animal gigantesque qu'ils approchent. Imaginez un cheval atteignant les quatre mètres au garrot. Sur son museau, trône une ou plusieurs cornes à l’allure cristalline. Enfin, il possède une paire de larges ailes. L'envergure de celles-ci doit atteindre les neuf mètres. Probablement, en train de dormir, il ne prête pas attention aux humains qui marchent vers lui.
Lorsque le rêveur touche le pelage du cheval, celui-ci sursaute puis il hennit. Un coup d’œil de chaque coté pour mieux voir qui l’importune. Ensuite, il communique par l'esprit.
_ Comme ça, tu te décides à venir voir ton patient !
_ Oui et comment vas-tu ?
Il inspecte l'emplacement de la vilaine blessure pour voir que la cicatrisation était quasi-complète.
_ Dans quelques jours, il n'y paraîtra plus.
_ Parfait... De toutes manières, je dois rejoindre les miens, au-dessus de Valamour.
_ Pourquoi ???? Les Cornesdâges élégantes ne vont pas aussi loin, dans le Nord, d'habitude !
Le cheval ailé écarte ses ailes. Il s'arrange pour qu'aucune plume ne puisse échapper à la sagacité des humains.
_ Mince alors.... Tu es une Cornesdâges à plumes bleues !
_ Tu vois quand tu veux !
_ Comment se fait-il que tu sois arrivée, jusque là ?
_ Disons qu'ils nous arrivent de somnoler sur les courants ascendants. C'est ce que j'ai fait.... Sauf qu’Éternité m'a trouvé plus rapidement que le réveil. Je me suis crashé sur l'un de vos arbres... Désolé....
_ Il n'y a pas de mal...
La scène se fait de plus en plus lointaine. Le voile se referme.









4 décembre 2015
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mardi 1 décembre 2015

LINDDHE





LINDDHE.







Notre voyage commence, dans un autre univers. Et plus précisément, sous les océans d'une planète, comme il en existe tant. Ses eaux bouillonnantes grouillent de vies. D'immenses forêts de varechs offrent couverts et protections pour qui veut se protéger des carnivores. Légitimement, on y croise lamantins, tortues diverses et variées, multitude de petits poissons et des hippocampes. De tailles variables, de couleurs différentes, ils se laissent bercer par les remous marins. C'est l'un de ses chevaux marins qui attire l'attention. Il semble être aussi grand qu'un homme. Ses teintes varient en fonction du milieu qu'il côtoie. Avec une vitesse incroyable, il traverse le vaste océan pour rejoindre une falaise sous-marine. Une multitude de cavités sculptée servent de refuges à une multitude de ses congénères. Devant chacune de ses ouvertures, la roche est finement décorée de motifs divers et variés. Bien sûr, les créatures marines y ont bonnes places mais certaines de ses représentations sont clairement terrestres. S'étendant sur plusieurs kilomètres de larges pour une centaine de hauteur, on aurait presque l'impression de voir une mégalopole hippocampienne.

« Bonjour, je m'appelle Linddhe. Je suis né dans les océans de notre monde bien aimé, HIPPOSCAMPUS.... Mon peuple était le roi de cette planète. Fort de sept cent millions d'âmes, nous avions conquis toutes les parcelles possibles de ses gigantesques étendues marines. Grâce à nos facultés de l'esprit, nous avions su tailler la roche pour y ériger de beaux nids douillets. Nous cultivions une multitude de plantes marines. Certaines nous offraient même une couche confortable.
Notre civilisation était si prospère que nous disposions d'une littérature d'une richesse incommensurable. Nos sciences nous permirent de voyager en eau douce, jusque loin dans les terres. Toutes nos connaissances trônaient dans de somptueuses bibliothèques, où dans le marbre perdurait l’œuvre des miens.
A peine sorti de l'école, je réussi à créer un observatoire, loin au Nord... Là, où les glaces commencent leurs emprises. Grâce à cela, on commençait à comprendre que nous n'étions que de petites créatures.... Dans un immense océan, noir de rien. Cette nouvelle donne fût comme un choc pour nous qui commencions à maîtriser l'informatique ainsi que des navettes volantes et roulantes. Ainsi, LYS, notre capitale, pouvait se vanter d'avoir la carte complète de notre planète bien aimée. Elle pouvait aussi offrir, à la vue de tous, la toute première carte du ciel boréal.... Puis austral, lorsque j’eus réussit à construire un second télescope. Cette période était notre âge d'or. Tout ce que l'on faisait, était une réussite mais cela ne dura pas.
Quelque chose changea , dans l'eau des océans. Pas le temps de le remarquer que déjà, certains des nôtres s'en étaient allés... Là, où personne ne peut revenir. Pour couronner le tout, plusieurs de nos villes furent détruites par de puissants séismes. Plus de cinquante mille des nôtres y périrent. En moins d'un an, l'eau était si froide que nous ne pouvions plus rejoindre nos télescopes. Les cités les plus, au Sud, comme au Nord, furent même évacuées pour limiter le nombre de victimes mais nous n'étions pas préparé, à un changement soudain de nos climats marins. En moins de dix ans, nous n'étions plus que quelques centaines à survivre au cœur de notre refuge originel.... La fameuse LYS.
C'est alors que, du ciel, nous arriva une réponse inattendue. Elle prît la forme d'un vaisseau spatial gigantesque. Celui-ci, c'était placé juste au-dessus de notre capitale, au moment même, où notre roi passait de vie à trépas. Entrèrent alors, en scène, « les Messagers des Éléments ». Dans un premier temps, on les prît pour des nymphes, ces créatures folkloriques censées veiller sur l'eau, sous toutes ses formes.... Mais ceux-ci s'avérèrent être des humains, ayant perdus le berceau de leur espèce et ayant acquis la faculté de se fondre dans les éléments. Croyez-moi, c'est très impressionnant. Ce peuple stellaire nous embarqua, à bord de leur spationef. Bien évidemment, ils nous comptèrent. Nous n'étions plus que quatre cent vingt-neuf. Ils nous emmenèrent, dans l'un de leurs mondes, situé à plusieurs millions d'années-lumière. Pendant le voyage et même après, ils nous étudièrent. Ils parvinrent à communiquer avec nous, au bout de quelques jours, mais ils ne comprenaient pas de quoi on soufrait.
Chez eux, ils nous installèrent, dans les océans de leur planète mais ceux-ci n'étaient pas aussi confortables que les nôtres. Ils les aménagèrent avec tellement de virtuosité que l'on se serait cru à LYS. Quelque chose clochait, en nous, mais ce n'était ni chimique, ni physique, ni microbiologique. Notre temps semblait compter. Pourtant, ils sont venus nous faire une proposition. Étant donné qu'ils n'étaient pas arrivé à trouver les causes de notre problème, ils nous invitèrent à parcourir les Univers, à l'intérieur de vaisseaux qu'ils avaient préalablement aménagés pour nous. N'étant plus que trois, nous avons acceptés...
Depuis ce jour, j'erre, dans tous les Univers. Je suis à la recherche du berceau des « messagers des éléments ». Depuis des millénaires, j'ai débusqué des milliards de planètes inconnues. Je les ai étudié, cartographié, scanné. J'ai collecté de l'ADN sur chacun de ses mondes. J'ai photographié, étudié et communiqué avec une multitude de formes de vies. Certaines avaient réussit à s'essaimer sur de nombreuses planètes. Certaines sont entrées en contact avec moi, puis avec les messagers. D'autres se sont livrées des batailles, sans merci, sous mes yeux. Enfin, il y en avait qui luttaient pour ne pas disparaître.
Si, le berceau des « messagers » est introuvable, j'ai trouvé une bonne dizaine de lignées stellaires ayant la même ADN-source et donc la même origine. Pourtant, aujourd'hui, elles sont éparpillées, dans plusieurs univers. Toutes racontent la même histoire de séparation, à une époque où leur berceau était densément peuplé. Maintenant encore, je me dirige vers l'un de ses mondes où cette ADN-source est présente... Mais elle n'est pas seule. Seulement voilà, mes forces s'épuisent. Aucun Hipposcampus n'a jamais vécu, autant que moi et l'heure où je vais les rejoindre est proche. Lyaluamma, tel est son nom. »
L'espace d'un instant, le vieil hippocampe fait une sieste. Les images le montrent si vieux, si fatigué. Son sommeil est agité. De nombreux spasmes parcourent son corps. D'un seul coup, une multitude d'alarmes retentissent dans son esprit. L'appareil vient de quitter l'hyper-espace. Aussi vite qu'il le peut, il se place derrière son poste de commande. Il se fixe solidement au varech, situé juste devant.
« Nous y sommes. Malheureusement, je ne vais pas pouvoir en faire beaucoup, l'obscurité m'envahit. Je vais poser mon appareil, là où il y a peu de risques de causer un accident. Les « messagers » ne mettront pas longtemps à venir. Comme ça, ils pourront entrer en contact avec leurs frères coincés, ici.... »
On devine, rapidement, que Linddhe vient de commencer son dernier voyage. On voit ensuite, son appareil pénétrer dans l’atmosphère de la planète. Ensuite, on nous le montre en train de se poser délicatement au milieu de l'Océan. Après un nouveau clignement d'images, un groupe de licornes ailées de grandes tailles s'approchent du site. Elles portent sur leurs dos, des humains. Certains sont aussi nus que des vers. Les autres ne portent qu'une sorte de maillot de bains hyper-colorés. Enfin, plusieurs navires de bonnes tailles se joignent au cortège. Une jeune femme nue se jette à l'eau. Une autre portant uniquement un maillot de bain, en fait autant. Toutes les deux grimpent sur l'appareil. Elles entrent à l'intérieur puis elles finissent par trouver l'occupant. Elles comprennent bien vite que l'occupant des lieux est mort. Elles ressortent et font comprendre qu'il n'y a plus rien à faire. Un autre vaisseau spatial monstrueux enlève son mode furtif pour se révéler à tous. Plusieurs « messagers des éléments » se joignent à eux.
_ Il était le dernier de son peuple. Grâce à lui, nous avons retrouvé une douzaine de lignées stellaires, sœur de la notre.... Mais nous ignorons toujours où est la Terre.... Il sera enterré avec les honneurs dû à son rang et aux multiples services qu'il nous a rendu.
Enfin, une dernière image montre un cercueil en forme d’huître perlière où trône le corps de Linddhe. Tout autour de lui, une bonne cinquantaine de personnes, visages fermées, têtes baissées, lui rendent un dernier hommage... Ainsi qu'à sa défunte lignée.... Le voile se referme.




1Er décembre 2015
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